Notre société est confrontée à de nombreux défis de santé et le cancer de la vessie se dresse comme une préoccupation majeure, touchant des individus à travers le monde. Cette maladie, bien que parfois méconnue, mérite notre attention et notre engagement en matière de sensibilisation, de prévention et de prise en charge. Il est impératif de comprendre en profondeur les facettes de ce cancer, en commençant par sa définition, ses symptômes et en finissant par ses répercussions sur la qualité de vie des patients. À travers cet article, nous aspirons à sensibiliser et à offrir un soutien renforcé aux personnes affectées.
Comprendre le cancer de la vessie
Le cancer de la vessie se forme à partir des cellules de la muqueuse (épithélium urothélial). Il prend alors le nom de carcinome urothélial. Il affecte près de 13 074 patients en France chaque année et il s'agit du 7e cancer le plus fréquent (d’après santé publique France).
Définition du cancer de la vessie
Le cancer de la vessie se développe à partir de cellules vésicales provenant de la vessie. Ce cancer peut se propager à d’autres parties du corps s’il n’est pas traité à temps. Il existe deux types de tumeurs de la vessie en fonction de leur infiltration dans la paroi musculaire de la vessie :
- Tumeurs de vessie infiltrantes le muscle (TVIM), cancer invasif : Ces tumeurs ont pénétré dans les couches musculaires de la paroi de la vessie. Elles sont plus agressives et présentent un risque plus élevé de propagation à d'autres parties du corps (métastases). Le traitement de ce type de cancer est souvent plus intense, incluant généralement la chirurgie, la chimiothérapie, l’immunothérapie et parfois la radiothérapie.
- Tumeurs de vessie non infiltrantes le muscle (TVNIM), cancer superficiel : Ces tumeurs se limitent à la muqueuse de la vessie sans pénétrer dans les couches musculaires. Elles sont généralement moins agressives et sont souvent traitées avec succès par résection transurétrale de vessie (RTUV), où les tumeurs sont enlevées avec un endoscope en passant dans l'urètre. En complément, il peut être prescrit une immunothérapie ou une chimiothérapie intra vésicale pour réduire le risque de récidives ou d’infiltration.
Le stade et le grade sont des caractéristiques importantes utilisées pour déterminer le pronostic de la maladie et guider le traitement :
- Stade : Le stade du cancer de la vessie indique jusqu'où la maladie s'est propagée dans la vessie et éventuellement dans d'autres parties du corps. Il s’agit de la classification TNM qui définit l’extension de la maladie. Le stade Ta et T1 (carcinome in situ) maladie localisée à la vessie, puis stade T2 T3 T4 témoignant de l’envahissement vésicale et/ou des organes adjacents. Le statut TN correspond à l’atteinte ganglionnaire et le statut TM à l’atteinte métastatique.
- Grade : Le grade des cellules cancéreuses donne une information sur l’agressivité cellulaire. Les grades les plus courants sont les bas grades ou grade 1 (bien différenciés, moins agressif), et il existe aussi les hauts grades : grade 2 (modérément différencié) et grade 3 (peu différencié, plus agressif).
La prise en charge du cancer de la vessie dépend du stade, du grade et d'autres facteurs individuels du patient.
Symptômes & facteurs de risque
Les symptômes du cancer de la vessie peuvent varier, mais incluent souvent le sang dans l'urine appelé hématurie, c'est souvent le premier signe de cancer de la vessie, l’urine peut paraître rose, rouge ou brunâtre en raison de la présence de sang. Les mictions fréquentes ou douloureuses ; c’est à dire avoir besoin d'uriner plus souvent que d'habitude, ou ressentir une douleur ou une sensation de brûlure lors de la miction sont également des symptômes. Certains patients atteints de cancer de la vessie peuvent ressentir une douleur persistante dans le bas-ventre, le dos ou le bassin.
Les facteurs de risque de cancer de la vessie comprennent :
- Le tabac : Le tabagisme est le facteur de risque le plus important pour le cancer de la vessie. En effet, il est estimé que plus de 50% des cas de cancer de la vessie sont attribuables au tabagisme. Les fumeurs ont un risque beaucoup plus élevé de développer ce type de cancer que les non-fumeurs. Cela met en évidence l'importance cruciale de ne pas fumer ou d’arrêter au plus vite le tabac pour réduire le risque de développer cette maladie.
- Une exposition professionnelle à certains produits chimiques, comme ceux utilisés dans l'industrie chimique, peut augmenter le risque de cancer de la vessie.
- L'âge : Le risque de cancer de la vessie augmente avec l'âge.
- Le sexe : les hommes sont plus susceptibles de développer un cancer de la vessie que les femmes.
- Les Infections chroniques de la vessie : Les infections chroniques de la vessie, telles que les infections récurrentes ou la cystite, peuvent augmenter le risque de cancer de la vessie.
Il est important de noter que la présence de symptômes ou de facteurs de risque ne signifie pas nécessairement que vous avez un cancer de la vessie, mais il est toujours judicieux de consulter un professionnel de la santé pour un diagnostic précis.
Diagnostic
Le diagnostic du cancer de la vessie peut impliquer plusieurs méthodes, les principales sont les suivantes :
- L’ECBU (Examen Cytobactériologique des urines) : L'examen microscopique de l'urine peut révéler la présence de sang ou d’infections urinaire, qui peut être les conséquences de la présence d'un cancer de la vessie.
- La cytologie du frottis urinaire : il s’agit d’un examen urinaire qui s’effectue au laboratoire d’analyse médicale et qui est adressé aux cytopathologistes pour une évaluation microscopique des cellules urothéliales qui sont retrouvés dans la vessie. La présence de cellules anormales selon une classification précise permettra d’orienter le patient vers un urologue.
- Le test VisioCyt® Bladder : premier test urinaire pour le diagnostic et la surveillance du cancer de la vessie combinant intelligence artificielle et analyse d’images – permet à votre urologue de personnaliser et d’adapter votre prise en charge en fonction des résultats (endoscopie à réaliser rapidement, orientation de sa pratique endoscopique, examens complémentaires…).
- L’endoscopie vésicale : Il s'agit d'une procédure au cours de laquelle un endoscope souple ou parfois rigide (cystoscope), instrument mince muni d'une caméra, est inséré dans la vessie par l'urètre. Cela permet à un médecin de visualiser l'intérieur de la vessie pour détecter tout signe de cancer.
- La biopsie et la résection transurétrale de vessie : Si une anomalie est détectée lors de l’endoscopie vésicale, une biopsie ou une résection de l’anomalie peut être réalisée. Cela implique le prélèvement de la lésion pour une analyse anatomopathologique pour définir la nature cancéreuse ou non du prélèvement.
- L’imagerie médicale : Des techniques d'imagerie telles que l'échographie, la tomodensitométrie (scanner) et l'imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent être utilisées pour examiner la vessie et les structures environnantes afin de détecter la présence de tumeurs malignes ou de métastases.
Prévention du cancer de la vessie
La prévention joue un rôle clé dans la lutte contre le cancer de la vessie. Voici quelques conseils pour réduire les risques :
Arrêt du tabagisme
Le tabagisme est l'un des principaux facteurs de risque du cancer de la vessie. Ne pas commencer de fumer ou arrêter de fumer réduit considérablement les chances de développer cette maladie. Les substances chimiques présentes dans la fumée de tabac, telles que les nitrosamines et les hydrocarbures aromatiques polycycliques, peuvent endommager la paroi de la vessie et augmenter le risque de développement de cellules cancéreuses. En plus du cancer de la vessie, le tabagisme est associé à de nombreux autres types de cancer, celui du poumon, de la gorge, de l'œsophage, du pancréas... En arrêtant de fumer, on réduit le risque de développer ces types de cancer ainsi que le risque cardiovasculaire, ce qui contribue à une meilleure santé globale. Par ailleurs, il n'est jamais trop tard pour arrêter.
Importance de l'alimentation
Pour certains, une alimentation saine et équilibrée peut contribuer à réduire le risque de développer un cancer de la vessie. Il est conseillé de consommer des fruits et légumes qui sont riches en vitamines, minéraux, antioxydants et fibres, ainsi que des aliments riches en fibres, tels que les grains entiers, les légumes, les fruits et les légumineuses, mais également de boire beaucoup d'eau : une bonne hydratation peut diluer les substances chimiques potentiellement nocives présentes dans l'urine et aider à les éliminer du corps, réduisant ainsi le risque de cancer de la vessie.
D'autre part, il faut éviter la consommation excessive de viande rouge et de viande transformée, la consommation excessive d'alcool et les aliments et boissons riches en sucre ajouté qui peuvent être associée à un risque accru de cancer de la vessie.
En adoptant une alimentation saine et équilibrée, riche en fruits, légumes, grains entiers et sources de protéines maigres, et en limitant la consommation d'aliments transformés, de viande rouge, d'alcool et de sucre ajouté, vous pouvez aider à réduire votre risque de développer un cancer de la vessie et à favoriser une meilleure santé générale.
En conclusion, la sensibilisation au cancer de la vessie est importante pour la prévention, le dépistage précoce et le soutien des patients. En adoptant des habitudes de vie saines et en offrant un soutien adéquat, nous pouvons contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes touchées par cette maladie et à réduire son incidence dans la société.